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La caquette commune (Coturnix coturnix) est un oiseau d’apparence compacte et au vol apparemment maladroit, qui est généralement associé à de courts déplacements dans la campagne.
Cependant, une étude menée dans la péninsule ibérique a révélé un comportement migratoire qui oblige à repenser tout ce que l’on savait sur cette espèce. Grâce à la pose d’émetteurs GPS, les chercheurs ont documenté un parcours qui a stupéfié les scientifiques.
Dans le cadre du projet Coturnix, la Fondation Artemisan, en collaboration avec la Junta de Comunidades de Castilla-La Mancha, a commencé à suivre plusieurs spécimens à Ciudad Real.
L’objectif était d’obtenir des informations plus détaillées sur la mobilité de la caille, une espèce clé tant pour la biodiversité que pour la chasse en Espagne.
Ce qui semblait être une étude de routine s’est transformé en une découverte sans précédent. L’un des spécimens marqués a entrepris un vol qui défie toutes les attentes.
Après avoir décollé dans la province de La Manche, il a atteint la Communauté valencienne en une nuit à peine, le lendemain il était déjà à Tarragone et peu après, il a traversé les Pyrénées.
Son périple s’est poursuivi en France, avec une escale près de Paris, pour finalement arriver à Berlin, après avoir parcouru environ 2 300 kilomètres en quelques jours, comme l’a expliqué le chercheur Eduardo Laguna, docteur en sciences agricoles et environnementales, au magazine Jara y Sedal.
Le même projet a permis d’enregistrer un autre cas tout aussi frappant. Une deuxième caille, également équipée d’un GPS à Ciudad Real, a choisi un itinéraire différent.
Au lieu de s’enfoncer dans les terres françaises, elle a suivi la route méditerranéenne, passant par Montpellier pour s’installer dans le sud de Paris. Elle a alors rejoint ce que les scientifiques ont appelé un deuxième noyau reproducteur. Ces découvertes sont particulièrement précieuses car elles démontrent que les cailles ne suivent pas un seul et unique schéma migratoire.
En effet, les chercheurs ont constaté que les spécimens qui vivent dans des zones irriguées ont tendance à être plus sédentaires, car ils trouvent des ressources de manière plus constante.
En revanche, les populations qui se développent dans des environnements non irrigués montrent une plus grande mobilité, ce qui renforce l’idée que l’adaptabilité est essentielle à la survie de l’espèce.
La caille est une espèce très liée à la chasse en Espagne, c’est pourquoi il est essentiel de comprendre ses mouvements migratoires pour garantir une gestion durable.
Jusqu’à présent, les études dépendaient largement de méthodes telles que le bagueage, qui fournissaient des informations fragmentaires. La technologie GPS, en revanche, permet de tracer avec précision leurs itinéraires et de concevoir des politiques de conservation plus adaptées à la réalité.
Le projet Coturnix se distingue également par sa dimension participative. Lors du Coturnix Challenge, qui s’est tenu en août, plus de 2 200 chasseurs ont collaboré à l’enregistrement des spécimens dans 665 municipalités, comptabilisant plus de 25 000 cailles en à peine deux jours.
Cet effort collectif fournit des données scientifiques très précieuses et consolide la position de l’Espagne en tant que référence européenne dans l’étude de cette espèce. Les chercheurs espèrent que ces nouvelles données permettront de mieux comprendre les routes migratoires de la caille et d’améliorer sa gestion à l’échelle continentale.